Présentation des expériences exceptionnelles voyance télépathique et soin

Présentation des expériences exceptionnelles voyance télépathique et soin. Qu’est-ce qu’une expérience exceptionnelle ?

 

Une expérience exceptionnelle, ou vécue comme  paranormale , est une expérience généralement rare, spontanée ou provoquée, impliquant du point de vue du sujet une interaction non-ordinaire avec son environnement  en ressentie . Elle engendre souvent des émotions intenses, positives ou négatives, provenant de son caractère inhabituel et étrange. Plus d’une personne sur deux dit avoir vécu au cours de sa vie une telle expérience paranormal en ressentie et bien qu’elles se produisent en général rarement, ces expériences prennent souvent une grande importance dans la vie psychique de ceux qui les rapportent. Dans le cas d’expériences mal vécues, l’équilibre psychologique et somatique des sujets dépendra souvent de leur bonne prise en charge  de son bien être de son environnement.

Ces expériences correspondent à une phénoménologie spécifique, et nous proposons de les classer en dix types principaux, dont voici une brève description.
Tout d’abord, certaines expériences concernent des processus qualifiables de ressentie en télépathie . Parmi celles-ci, les plus fréquentes sont les expériences de  perceptions  extra-sensorielles ( voyance) lors desquelles une personne a l’impression d’obtenir des informations en provenance d’une autre personne (télépathie), à distance (clairvoyance) ou du futur (précognition). Il peut également s’agir d’expériences de visions ou apparitions, de  sortie hors du corps (télépathie expérience) et d’expériences de mort imminente ( N D E). Appartiennent également au champ des expériences exceptionnelles, les expériences  mystiques et  médiumniques. Ces dernières peuvent prendre différentes formes, en particulier des phénomènes d’incorporation ( RESENTIR un esprit à travers une personne) et des pratiques spirites variées, souvent de groupe, comme le Oui-Ja (communication avec un  esprit  par le biais d’un verre et de lettres placées en cercle). On remarquera également quelques expériences plus rares comme celles de  réincarnation (rappel supposé de vies antérieures) et  d’abduction (impression d’avoir été  DANS UN AUTRE MONDE). Enfin, il existe également deux registres d’expérience que l’on peut qualifier de les expériences de  psychokinèse (influence supposée  de la pensée sur la matière), avec une phénoménologie spécifique pour les cas de poltergeists (déplacements et disparitions d’objets, bruits inexpliqués, etc.), et pour le  magnétisme ( soin télépathie guérisons et influences  inexpliquées sur le vivant). Ces expériences peuvent apparaître comme étant relativement variées, mais elles correspondent en fait à un champ relevant de processus psychiques communs. Il est fréquent qu’une même personne vive d’ailleurs plusieurs de ces expériences.

La psychologie des expériences exceptionnelles vise à comprendre et expliquer celles-ci, dans le but notamment de prendre en charge ceux qui se trouvent en difficulté face à elles. Des centres de consultations spécialement dédiés aux expériences exceptionnelles existent d’ailleurs dans plusieurs pays, en particulier en Allemagne . Ainsi, même si ces expériences correspondent parfois à des processus plus classiques (touchant par exemple à la question des hallucinations ou des troubles borderline), il apparaît pertinent de les aborder comme un ensemble, d’un point de vue aussi bien théorique que clinique  Des expériences frontières entre neurosciences et psychanalyse

La clinique des expériences exceptionnelles trouve ses origines à la fin du XIXe siècle, notamment dans les premiers travaux effectués au sein des sociétés de recherche psychique comme la Society  (SPR) en Grande-Bretagne. Des scientifiques, médecins, psychologues et philosophes tentent alors de comprendre ces étranges expériences. On peut notamment , Freud  ou encore Richet (1922) parmi les pionniers qui tenteront de poser les premiers jalons d’une compréhension scientifique et psychologique des expériences exceptionnelles. Cependant, étant donné des enjeux subtils sur le plan épistémologique et sociologique , conséquence en partie de la complexité de ces expériences et de leur nature  impensable  pour l’époque, elles seront reléguées progressivement aux marges de la psychologie et de la psychiatrie classique .

Les progrès actuels en neurosciences et le perfectionnement des modèles psychanalytiques permettent aujourd’hui de s’attaquer de nouveau à ce  merveilleux psychique . Ainsi, depuis quelques années, les articles et ouvrages portant sur ces expériences se multiplient, en particulier parmi les chercheurs anglo-saxons, aussi bien chez les neuroscientifiques  que chez les cliniciens de se monde.

Ces expériences peuvent être considérées comme se trouvant à la frontière entre le connu et l’inconnu, entre le pathologique et le non pathologique, mais aussi entre la psychanalyse et les neurosciences. En effet, de la connaissance des dimensions neuroscientifiques de ces expériences découlent des conséquences touchant à leur prise en charge clinique. Réciproquement, les données issues de cas cliniques peuvent éclairer et orienter certains travaux neuroscientifiques. Dès lors, cette  clinique des marges  apparaît comme un vecteur de compréhension du psychisme dans son ensemble, ce que pensait déjà . Il s’agit cependant d’un vaste chantier qui n’en est encore qu’à ses balbutiements. Nous souhaiterions y participer en proposant quelques axes de réflexions en tentant de croiser des données provenant des neurosciences et de la psychanalyse.

 Hallucinations et expériences exceptionnelles


 les conclusions d’un imposant recueil de 17 000 témoignages de personnes ayant répondu à la question suivante : «Avez-vous déjà eu l’impression réaliste, alors que vous étiez complètement éveillé, de voir, d’entendre ou d’être touché par un être vivant ou un objet inanimé sans que cette impression ait semblé avoir une cause externe ? . Ils découvrent qu’une personne sur dix, ne présentant pourtant pas de troubles pathologiques, répond positivement. Les travaux actuels mettent d’ailleurs en évidence que cette proportion a relativement peu évolué de se monde.

 Entre apparitions et perceptions extra-sensorielles

Au sein d’un service de consultation spécialement dédié à ce type d’expériences, nous rencontrons fréquemment des personnes qui rapportent des expériences lors desquelles elles voient, sentent ou entendent des choses qui ne semblent pas avoir de cause externe. Pourtant, elles ne souffrent pas de troubles pathologiques manifestes et elles préfèrent souvent taire leur vécu de peur d’être considérées comme folles, malgré une profonde envie de le partager et compte tenu de son caractère à la fois fortement émotionnel et perturbant.
Ces expériences sont interprétées de différentes manières par ceux qui les vivent. Dans certains cas, il peut s’agir de visions ou d’apparitions souvent rattachées à des convictions spirites. Dans d’autres cas, en particulier pour les expériences de perceptions « extra-sensorielles », elles sont associées à des événements concomitants, tels que des accidents ou des décès survenant à des proches. L’expérience peut alors être interprétée en terme de rêve prémonitoire, de télépathie ou de clairvoyance. Comment comprendre de telles expériences du point de vue des processus hallucinatoires ?

 Les hallucinations non psychotiques dans les neurosciences

La représentation des hallucinations considérées comme  perceptions sans objet  paraît dépassée face aux données actuelles des neurosciences. Celles-ci mettent en effet en évidence que les hallucinations seraient tout d’abord à considérer du point de vue du « contrôle de la réalité , processus faisant partie d’un ensemble plus large appelé  contrôle de la source  (source monitoring), les hallucinations seraient ainsi la conséquence d’une mauvaise catégorisation : une perception interne, une représentation ou un souvenir, au lieu d’être représentés comme venant de l’intérieur, seraient catégorisés par le cerveau comme venant de l’extérieur. Il y aurait donc une confusion entre source interne et source externe, confusion se situant plus spécifiquement au niveau du thalamus, véritable système de filtrage des informations parvenant au cortex cérébral.
Le contrôle de la réalité serait associé à des aspects émotionnels en lien avec des croyances métacognitives, c’est-à-dire des croyances concernant nos propres processus mentaux. Lorsqu’une personne a des pensées qui ne correspondent pas à ses représentations, elle aura tendance à les externaliser sous forme hallucinatoire  évitant ainsi une dissonance cognitive . Dans certains cas, ce travail de catégorisation ne peut s’effectuer convenablement par suite de lésions ou de troubles neurologiques ou psychiatriques. Il pourrait également s’agir dans certains cas de l’influence de facteurs environnementaux tels que des champs magnétiques faibles ou d’infrasons . Ce serait en particulier le cas dans certains lieux réputés hantés , expliquant ainsi en partie la fréquence des expériences d’« apparitions » dans ces contextes particuliers. Ces hallucinations tendent ainsi à être considérées comme appartenant à un continuum entre normal et pathologique et non comme un phénomène pathologique en soi. La dimension pathologique proviendrait davantage de la difficulté psychique à élaborer les aspects émotionnels en amont de l’hallucination et des formes délirantes de sa reprise après-coup par l’appareil psychique.

 Que nous apprennent les expériences exceptionnelles sur les hallucinations ?

La clinique des expériences exceptionnelles amène à rencontrer fréquemment ces formes d’hallucinations que nous allons à présent tenter de comprendre plus en détail sur le plan psychodynamique. Les aspects que nous venons d’évoquer mettent tout d’abord en évidence certains procédés biologiques et cognitifs qui confirment des hypothèses cliniques. Plusieurs expériences de psychologie cognitive ont montré le lien entre émotions et hallucinations, les contenus à valence négative ayant davantage tendance à être projetés à l’extérieur. Ces recherches rejoignent les théorisations psychanalytiques développées tout d’abord par Mélanie Klein concernant le mécanisme de défense caractéristique qu’est l’identification projective pathologique, repris ensuite par Wilfred Bion de façon plus générale sous forme d’identification projective normale . Ce dernier a montré plus largement comment des éléments projetés, qu’il appelle « éléments bêta », peuvent se désintégrer et former des « objets bizarres » chargés d’hostilité persécutrice.
Nous faisons ainsi l’hypothèse que de nombreuses expériences exceptionnelles sont en lien avec ces processus hallucinatoires et projectifs tels qu’ils ont été abordés par les neurosciences et la psychanalyse. Nous proposons plus précisément comme hypothèse qu’il s’agit d’hallucinations de type névrotique mettant à jour des contenus inconscients refoulés qui seront projetés dans l’environnement. Ainsi, on observe fréquemment dans les cas d’apparitions une mise à distance, dans l’apparition même, des dynamiques psychiques qui lui donnent naissance comme dans le cas suivant correspondant à une phénoménologie de type Poltergeist.

Madame P. contacte le service de consultation car elle rencontre depuis un mois des phénomènes qui lui font peur et qu’elle ne comprend pas : apparitions nocturnes, sentiment de présences et bruits récurrents et inexpliqués dans sa maison. Ces « phénomènes » ont également été entendus par les autres membres de la famille, les voisins mais aussi leur femme de ménage qui refuse de revenir dans la maison.
Le premier entretien se déroule au domicile de Madame P. Elle paraît très angoissée et a « peur de devenir folle ». Elle n’a pourtant pas d’antécédents psychiatriques et vit une vie « normale » en compagnie de son mari et de son fils âgé de sept ans. Lorsque je demande à Madame P. de décrire les apparitions nocturnes, elle décrit un « petit garçon habillé de rouge » dont elle ne peut deviner le visage. Quant aux bruits inexpliqués (bruits de « pas », coups « frappés » dans les murs, claquements), ils sont localisés à l’étage. Madame P. pense qu’il pourrait s’agir de l’esprit de personnes décédées « coincées entre deux mondes » et elle craint que ces phénomènes soient le présage d’un malheur à venir pour son fils. Lors des entretiens suivants, Madame P. décrit plus en détail les apparitions nocturnes. Elle est persuadée qu’il ne s’agit pas d’hallucinations car elles peuvent durer plusieurs minutes et lui paraissent tout à fait réalistes. Ces apparitions reviennent de façon récurrente et angoissante, au point que Madame P. prend des anxiolytiques avant de se coucher.
Au fil des entretiens, il apparaît que Madame P. a très peur que son fils soit « enlevé ». D’ailleurs, avant la première apparition, elle a cru entendre un « bruit de clé » comme si son fils était « somnambule et sortait de la maison ». En outre, le petit garçon est habillé en rouge et son fils a justement perdu récemment ses vêtements de couleur rouge… Après quelques semaines, Madame P. fait un rêve : elle voit enfin le visage de cet enfant, qui n’est autre que le visage de son fils couvert de balafres. Madame P. associe alors avec ses propres angoisses de séparation qui semblent liées à une très grande peur de la mort et du noir. Elle se rappelle d’ailleurs que lorsqu’elle était enfant, sa mère la laissait seule dans le noir durant des heures. Très émue, elle semble alors faire le lien entre ces apparitions et ses propres mouvements psychiques internes.
Nous tentons également de donner du sens aux bruits inexpliqués. Madame P. les pense causés par des esprits décédés et nous essayons de comprendre ensemble de « qui » il pourrait s’agir. Elle en vient à parler de son père qu’elle dit ne « pas aller voir suffisamment au cimetière », et de sa mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer, dont elle a « déjà fait le deuil ». Elle semble éprouver à l’égard de cette dernière une grande agressivité qu’elle ne peut exprimer. La culpabilité engendrée de la sorte sera-t-elle la source de cette projection sous forme d’esprits qui viendraient réclamer l’attention qui leur est due ? Cette hypothèse semble confirmée par plusieurs associations de Madame P. entre l’étage de la maison et le paradis. La prise de conscience de cette dynamique intrapsychique semblera également aider Madame P. et, au terme des entretiens, effectués sur une durée d’environ trois mois, les « phénomènes » cesseront. Les échanges autour de ces deux axes de travail (angoisses de séparation et problématique de deuil) ont, semble-t-il, aidé Madame P. à faire des liens entre les expériences exceptionnelles qu’elle a vécues et sa propre dynamique intrapsychique.
La spécificité, dans ce cas, concerne tout d’abord le fait que Madame P. ne présente pas de troubles pathologiques manifestes. Elle n’est pas délirante et met au contraire en avant un profond doute, caractéristique des personnes rapportant des expériences exceptionnelles. En outre, cette expérience apparaît comme étant une hallucination complexe, dans la mesure où d’autres personnes en perçoivent certaines manifestations. Il s’agit peut-être de phénomènes de l’ordre de la contagion affective (Wallon, 2000), en lien avec des processus hallucinatoires qui mériteraient davantage de recherches. Cet aspect était d’ailleurs déjà central dans les premières recherches publiées dans défèrent ouvrage, concernant ce qu’il était alors convenu d’appeler les  hallucinations véridiques .

De façon plus générale, nous considérons cette phénoménologie et ces formes spécifiques d’hallucinations comme une « solution paranormale » qui trouve également ses sources et son montage dans le contexte anthropologique et culturel dans lequel se situent les sujets. Il existe en effet tout un monde qui offre à celui qui vit de telles apparitions un ensemble de représentations, de croyances, mais aussi de thérapies alternatives (nettoyeurs de maisons, exorcistes, désorceleurs, etc.) , permettant de juguler l’aspect effrayant de telles expériences, voire parfois d’y répondre, sans pour autant être confronté à son contenu intrapsychique et intersubjectif. Il arrive alors fréquemment que de telles apparitions aient tendance à se reproduire sur le mode de la compulsion de répétition comme dans le cas de Madame P., leur origine n’ayant pas été élaborée. Nous proposons plus précisément comme hypothèse que les dynamiques psychologiques en jeu dans les expériences exceptionnelles concernent des angoisses de séparation comme dans le cas que nous venons de voir. Ces expériences représenteraient une forme spécifique du retour du refoulé et de défense face à de grandes angoisses de séparation. On peut d’ailleurs remarquer que la clinique infantile des hallucinations non psychotiques mène également au même type d’hypothèse chez l’enfant .